Charles Le Borgne

Le Marité en visite au Vieux Port de Marseille

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Dernier voilier terre-neuvier du patrimoine maritime français, le Marité est le témoin du « grand métier », la pêche morutière sur les bancs de Terre-Neuve, qui pendant quatre siècles a fait vivre de nombreuses familles des côtes normandes, bretonnes et basques. La présence du trois-mâts suscite à chaque occasion admiration et émotion.


Fleuron de la Normandie, où il est né, il fait partie de l’histoire, de notre histoire maritime.

 

 

Escale unique à Marseille le 16 & 17 avril 2016

 

Du 22 au 28 mars 2016, il participera à la 4e édition du rassemblement maritime Escale à Sète. Après quelques jours dans ce port, il hissera les voiles vers Toulon puis Marseille pour d’autres rendez-vous de vieux gréements.

Il fera une première escale à Lorient, où il devrait arriver mardi ou mercredi pour quatre jours de carénage. Lundi 22 février, il quittera le port breton pour Barcelone. Son arrivée y est prévue mi-mars. De là il se rendra au festival des traditions maritimes

Lundi 15 février, peu avant midi, le Marité a quitté le port de Granville pour près de 3 mois. Le plus grand voilier en bois du patrimoine maritime français rejoindra le port de Sète, fin mars, pour participer à un festival de vieux gréements. Il enchaînera ensuite une tournée en Méditerranée, à Toulon, puis Marseille. Avant cela, il fera halte à Lorient pour quelques travaux de carénage...

Lundi 15 février, devant quelques dizaines de personnes, le Marité a quitté son port d'attache de Granville pour un périple de près de 3 mois : "Depuis 2005, c'est la première fois que le Marité part aussi loin et aussi longtemps !", souligne avec enthousiasme Thierry Motte, chargé de communication du groupement d'intérêt public (GIP) Marité. En point d'orgue de ce périple, une escale à Sète du 22 au 28 mars, dans l'Hérault, à l'occasion des 350 ans du port et de la Fête des traditions marines.

 

Lorient/Barcelone sans escale

Après avoir effectué quelques travaux de carénage dans le port de Lorient (Morbihan), où le Marité sera mis à sec, le voilier mettra ensuite le cap vers Barcelone (Espagne). Une croisière qui ne sera pas forcément de tout repos, comme le confie son capitaine Matthieu Alluin : "Il faudra se méfier du golfe de Gascogne, où il peut y avoir de grosses vagues, jusqu'à 6 mètres ! D'ailleurs, il y a quelques jours, un cargo (le Modern Express) s'est retrouvé sur son flanc... Le détroit de Gibraltar constitue ensuite un autre passage délicat. Le trafic y est particulièrement dense avec énormément de cargos ! Il faudra y être vigilant. Enfin, une fois en Méditerranée, il faudra rester attentif dans le golfe du Lion, l'un des endroits les plus venteux de France ! Il ne faut pas croire, c'est loin d'être des vacances...".

 

"Une tournée en Méditerranée"

Et l'engouement que suscite le plus grand voilier en bois du patrimoine maritime français n'a pas de frontières : "Après le festival, nous resterons une semaine supplémentaire à Sète pour proposer des sorties en mer", poursuit le capitaine. "Il y a déjà de nombreuses réservations... Nous affichons même presque complet !", se réjouit-il. Le Marité en profitera ensuite pour faire deux autres escales en mer Méditerranée : à Toulon, puis dans le vieux port à Marseille. Avant de rejoindre sa Normandie à l'occasion du Tour de France.

Dernier témoin de l’épopée de la Grande Pêche au large de Terre-Neuve, du savoir-faire des maîtres charpentiers de marine normands, le dundee harenguier H2 construit à Fécamp en 1921, au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans le cadre de la loi de 1920 pour le développement de la flotte de pêche française, est acheté sur cale en 1922 par l’armement Charles Le Borgne. Goélette à trois mâts (à hunier), transformée en Terre-neuvier par les chantiers Georges Argentin de Fécamp, « Marité » est baptisé le 24 juin 1923 dans le bassin Bérigny de Fécamp. Charles Le Borgne veut lui donner le prénom de sa fille Marie-Thérèse. Mais le nom est déjà pris. Ce sera Marité. Et malgré les changements de propriétaires, le terre-neuvier gardera ce nom. 

 

Le 11 mars 1924, le Marité lève l’ancre pour sa première campagne. Il rentre avec une centaine de tonnes de morues. Il mènera cinq campagnes au large de Terre-Neuve.

En 1930, il est racheté par un amateur danois. Sa voilure est réduite. Le bateau est équipé d’un moteur. Il participe à de nouvelles campagnes de pêche entre l’Islande et le Groenland.

En 2013, le trois-mâts goélette reprendra la mer après 6 ans de restauration et  participera à l’Armada de Rouen. Le Marité, dernier terre-neuvier français fêtera ses 90 ans pendant ce rassemblement des plus beaux voiliers du monde.

 

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10/04/2016
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