Charles Le Borgne

Le feu à bord du Marie-Thérèse le Borgne

 

Le feu à bord du « Marie-Thérèse Le Borgne » - Nov. 1954

 

Tous les habitués du port de Marseille connaissent bien les cargos de la Compagnie le Borgne; la plupart sont des navires très modernes construits ces dernières années pour remplacer les unités de la compagnie détruites pendant la guerre.

Le « Marie-Thérèse » a été construit en 1952. C’est donc une unité neuve, mesurant 78 mètres de longueur, 12 mètresde largeur et jaugeant 1.150 tonnes. Le navire est mu par un moteur de 1.500 cv. type Diesel, comme ses « sister-ships », « Marie-Agnès » et « Pierre Le Borgne ». Le « Marie-Thérèse le Borgne » possède en outre des citernes  pour le transport de vin en vrac et des cales frigorifiques.

Commandé par le Capitaine Anquet, un vieil habitué des Lignes d’Afrique du Nord, le cargo marseillais a un équipage de 19 hommes.

Le « Marie Thérèse Le Borgne » était attendu aujourd’hui à Marseille.

 

 

Le feu à bord (Novembre 1954)

 Le cargo avait chargé à Alger une importante cargaison de marchandises : 840 tonnes de fruits, légumes, produits divers et du vin en vrac. A 22 heures, lundi, le navire quittait Alger, à destination de Marseille.   

Une heure avant lui, l’« Augustin Le Borgne » avait également appareillé mais à destination de Sète. Les deux navires suivaient donc une route presque identique, au départ d’Algérie.

C’est hier mardi à midi et demi, que le feu se déclara dans la salle des machines. Comment ? Il serait hasardeux de vouloir le préciser, pour l’instant du moins.

Le « Marie Thérèse Le Borgne » se trouvait à ce moment  à 15 milles au Sud du Phare de Pera, à la pointe Sud-ouest  de Majorque. Aussitôt un S.O.S. fut lancé tandis que les gens du bord commençaient la lutte contre l’incendie.

L’ « Augustin le Borgne » se trouvait alors à une dizaine de milles au Nord. Il vira de bord et moins d’une heure plus tard, il était à coté du navire en feu. D’autre part, le « Charles Le Borgne », qui faisait route de Marseille vers l’Algérie, vint rejoindre les deux navires ; L’ « Edouard Branly » qui devait faire escale à Oran, annonça qu’il se déroutait, mais n’eut point à intervenir.

Par radio, le commandant Anquet fit connaître toutes les phases du sauvetage.

Par mesure de précaution, la moitié de l’équipage et trois passagers embarqués à Alger furent transbordés sur l’ « Augustin Le Borgne » dans les chaloupes de sauvetage, rapidement mises à la mer.

Les marins restés à bord poursuivaient la lutte contre l’incendie. A 14h30 le feu était maîtrisé dans la machine, mais les flammes avaient gagné les aménagements de la partie arrière et ceux-ci ne tardèrent pas à flamber.

Le vent sans être trop fort soufflait du nord-ouest. Enfin le navire était sauvé puisque la coque ne risquait plus rien. La cargaison ne paraît pas avoir souffert.

 

Remorquage

 Les premières tentatives pour remorquer le « Marie Thérèse Le Borgne » furent difficiles. Les câbles cassèrent, car la houle commençait à se lever et les coups de rappel du cargo, lourdement chargé étaient très durs.

Enfin à vitesse très réduite le « Marie Thérèse » a pu être emmené en direction de Majorque. A 18 heures, on comptait qu’il trouverait un abri dans une petite baie d’Arta.

Sous le vent du mistral, sur la côte sud de l’île, la lutte contre le feu a continué, mais on a dû se contenter de protéger la cargaison et l’avant du navire ; les aménagements de l’arrière, les cabines etc. ont brûlé en grande partie.

Le cargo sinistré sera très probablement remorqué à Marseille, par le « Saint Louis » de la Cie Schiaffino.C’est l’état de la mer qui décidera de cette dernière opération.

 

Le retour à Marseille

Dans la soirée d’hier, un télégramme émanant d’Alger indiquait que le remorqueur « Saint-Louis » de la Compagnie Schiaffino, avait quitté ce port et faisait route sur Majorque.

Il prendra le « Marie Thérèse Le Borgne » à Arta, où l’a conduit l’ « Augustin Le Borgne » pour l’amener à Marseille. Si le temps est favorable, peu de houle et peu de vent, les deux navires pourront arriver demain dans la soirée à la Joliette.

On confirmait à 21 heures, hier soir, que tout l’équipage se trouvait en excellente conditions. 

 

 

 



03/06/2011
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